Te souviens-tu...?

Petit essai qui se veut sortir des lignes toutes tracées...
Critiques, à vos plumes


-« Te souviens tu de moi ? »

La voix de Karthan laissait échapper une pointe d’exultation qu’il ne cherchait pas à dissimuler. Devant lui gisait un corps sombre, du fait de ses vêtements, bien que le terme armure aurait été plus approprié. L’être, ligoté, semblait émergé peu à peu de l’inconscience.

-« Répond, vermine »

Karthan dominait le prisonnier du haut de ses deux mètres vingt de haut. Il n’était vêtu que d’un simple treillis de commando, et tenait dans sa main droite une énorme matraque, qu’un homme de taille normale aurait toutes les peines à soulever avec l’aide de ses deux bras. Comme l’individu ne semblait pas décidé à lui répondre, il lui flanqua un coup de pied qui propulsa l’être trois mètres plus loin, dans un écœurant bruit de côtes brisées. L’infortuné tenta péniblement de se mettre assis, crachant du sang avec peine, mais toujours sans émettre le moindre son. Il toisa Karthan du regard. Son visage plus long que celui des humains. Plus exsangue, aussi, contrastant étrangement avec ses cheveux noirs corbeaux. Ses pupilles d’un bleu glacé semblaient mettre au défi Karthan de recommencer.

-« Je sais que tu comprends ce que je dis, misérable eldar, et je sais que tu te souviens de moi. Tu ne peux pas avoir oublier. Ceci va peut-être raviver tes souvenirs… »

Karthan appuya sur un bouton, qui enclencha le fonctionnement d’une lumière à néon, qui éclaira la pièce. Sa main gauche montrait les innombrables cicatrices qui parcouraient son torse nu. Si certaines semblaient être le fait de blessures de guerre, la grande majorité ressemblait plus à des cicatrices d’opération chirurgicales ultra précises.

-« Te souviens tu du plaisir que tu as pris à me disséquer lorsque j’étais sous ton emprise ? Je m’en souviens très bien, pour ma part. Trop. Je sens encore le froid glacial de tes lames pénétrer lentement ma poitrine et mon ventre, faisant bien attention d’épargner les organes vitaux, mais cherchant avidement mes centres nerveux afin de créer des douleurs inhumaines… Je t’entends encore pousser ce petit rire aigu portant toute la cruauté et le sadisme de la création… »

L’eldar n’avait pas cillé. Cela commençait à agacer sérieusement Karthan, qui espérait voir son ancien bourreau tenter d’échapper par n’importe quel moyen au supplice qu’il allait subir, allant jusqu’à se déshonorer…

-« Tu vas comprendre maintenant l’horreurs des tourments que tu m’a fait subir… que l’Empereur soit remercié de m’avoir sauvé et de t’avoir placé à ma merci… »

-« Ton Empereur n’est qu’une chimère, pauvre humain. C’est un pantin que vous brandissez afin de calmer vos populations effrayées et de justifier les campagnes guerrières que les quelques dirigeants de votre minable sous race croient décider. »

-« L’Empereur est le sauveur de l’humanité, il est mon sauveur, mais il est aussi la némesis de toutes les autres races extraterrestres qui font obstacle à sa destinée. Il est ton fléau »

-« L’Empereur n’est rien. Tu dis qu’il t’a sauvé, mais qu’a-t-il donc fait au juste ? Comment ais-je donc été livré à toi ? »

Karthan transpirait. Il ne parvenait plus à rassembler ses pensées. Comment avait-il été sauvé ? Il ne pouvait pourtant pas avoir oublié…

-« Où sommes nous donc ? Pourquoi sommes ici ? Que s’est-il passé ? »

L’avalanche des questions du pirate eldar fit vaciller Karthan. Il ne savait pas, il ne retrouvait plus ses souvenirs. Le Tourmenteur se tenait maintenant debout, ses liens avaient disparu, et il ne semblait pas souffrir du coup porté auparavant.

-« Sais-tu au moins qui je suis ? »

Karthan était maintenant paniqué. Dans un geste brusque, il envoya son gourdin vers son bourreau, dans l’espoir de le faire taire. L’arme traversa l’eldar sans que celui-ci bronche, mais Karthan était trop troublé pour s’en apercevoir.

-« Te souviens-tu seulement qui tu es ? »

Les postes étaient inversés. L’eldar dominait l’humain par une sorte de grandeur, incarnation du vice, de la perfidie et de la cruauté à l’état pur.
Karthan poussa un cri de rage et s’élança vers son adversaire dans l’idée de le broyer entre ses bras. Mais comme son arme précédemment, il ne rencontra que le vide, et s’effondra sur le sol.

Il se retourna, mais le Tourmenteur avait disparu. Puis il s’aperçut que ses cicatrices s’étaient rouvertes, et qu’il inondait la salle de son sang. Quelle salle d’ailleurs ? Autour de lui n’était que le néant, un sol sans limite dans un noir absolu…
Il pris sa tête entre ses mains et sanglota…
Dans le lointain, une voix sinistre entonnait l’horrible refrain : « Te souviens-tu ? Te souviens-tu ?… »

***********************************************************

-« Te souviens-tu des coordonnées de ce que nous cherchons ? »

La voix du Tourmenteur réveilla Karthan. Celui-ci ne pu réprimer ses paroles, tant le besoin de se libérer de se cauchemar était intense. Il répondit d’une voix tremblante

-« Planète Trun, système de Galigaï, dans les entrepôts du palais du gouverneur »

-« C’est bien, Space Marine Karthan. Tu as trahit ton Empereur, ton chapitre et tes frères, et tu nous a livré de bien précieuses informations. Sois-en remercié ! »

Comprenant tout à coup l’horreur de son acte, Karthan sombra immédiatement dans la folie la plus noire.

-« Remarquable ta drogue, Khrulocq. Je dois t’avouer que celui là était coriace, il ne nous aurait jamais fournis les renseignements à temps… »

Je l'avais déjà lu il est toujours aussi bien !
La fin est très perfide ...

Je me rappelle aussi d'une histoire dans ce genre, mais il me semble que certains détails ont été changés.

Du reste, il est toujours aussi bien. L'effet est au rendez-vous, la surprise toujours aussi bonne... C'est vraiment un joli morceau, malgré quelques contrariétés comme:

Citation :

-« C’est bien, Space Marine Karthan. Tu as trahit ton Empereur, ton chapitre et tes frères, et tu nous a livré de bien précieuses informations. Sois-en remercié ! »

C'est dommage d'avoir ainsi tout mis sous la forme d'un discours direct. Cette phrase n'a pas grand sens, vu que le bourreau n'a pas tant intérêt à le dire.

Au pire, il se moquerait avec un:
"Tu vois, ce n'est pas si difficile" ou que sais-je encore...

Mais un:
"Le marines du chaos s'éloigna alors, satisfait d'avoir enfin la réponse à sa question, et Khartant, doucement, se mit à réaliser qu'il venait de trahir son empereur, son chapitre et ses frères."

Pour finir, le coup de la folie est un peu simple, et il me semble qu'à part se maudire et maudire ses bourreaux, il ne devrait pas faire grand chose. En effet, il faut vraiment déranger la raison pour que l'on devienne fou, alors que là il reste de l'espoir, et surtout le space-marine est tout à fait lucide.

Ceci dit, le texte reste très bon, et j'ai pris bien du plaisir à le lire.

Sur ce, Impe, un peu absent ces temps, mais qui a beaucoup à faire...

joli procédé narrastique, très bien mis en scène, du bon boulot.
si j'ai un reproche à faire, c'est d'avoir utilisé un space marine comme victime plutôt qu'un garde impérial. Le space marine se suiciderait si il était pris aux mains de l'ennemi plutôt que de donner des rensignements. un garde aurait rendu le récit plus réaliste, surtout quand il croit enfin pouvoir se venger de son bourreau.
mais sinon du très bon

Citation :

Cette phrase n'a pas grand sens, vu que le bourreau n'a pas tant intérêt à le dire.

Ca dépends... plonger sa victime dans l'horreur de ses actes peut s'averer delectable pour un tourmenteur... Le spectacle d'une âme en perdition est délice pour eux... mais j'avoue que le style est très lourd.

Citation :

si j'ai un reproche à faire, c'est d'avoir utilisé un space marine comme victime plutôt qu'un garde impérial. Le space marine se suiciderait si il était pris aux mains de l'ennemi plutôt que de donner des rensignements

On m'avait déjà fait la remarque.
En fait, il faut cesser de croire que les SM sont infaillibles! Il y a bien eu la trahison d'Horus, ainsi que de près de la moitié des legions de l'époque. Et il arrive encore que certains SM passent au chaos (cf Red Corsairs).
De plus, pour se suicider, il faut être en etat, et en avoir les moyens... Il est facile d'imaginer que celui-ci a été capturé alors qu'il était blessé, inconscient ou presque.

Citation :

Ca dépends... plonger sa victime dans l'horreur de ses actes peut s'averer delectable pour un tourmenteur... Le spectacle d'une âme en perdition est délice pour eux... mais j'avoue que le style est très lourd.

Le style est très lourd, en effet (ça fait vraiment dialogue explicatif) et franchement je ne trouve pas que ce soit torturer que de dire cela.

En effet, là, il lui dit simplement ce qui est.

Il serait bien mieux pour lui d'essayer quelque chose comme:
"C'est bien, tu es très raisonnable"
ou:
"Je te remercie pour cette information, nous saurons en faire bon usage"
avec un petit:
"faible limace crédule"
ou que sais-je d'autre.

Mais pas:
"Tu viens de trahir tout ceux que tu ne devais pas trahir, t'es un traître, on t'as bien eu" (en caricature).

Enfin, je tenais juste à préciser la chose, et ce n'est que mon avis.

Sur ce, Impe, qui devrait aussi prendre le temps de lire innocence perdue. (au passage, vous ne me facilitez pas la vie à poster dans les deux forum, je ne sais jamais où je dois répondre .)